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1. La rencontre de deux mondes
Kurika
Ordre de la Sphère Céleste | Agent de liaison
Kurika
Messages : 5511

Age : 33
Date de naissance : 01/01/1991

Nationnalité : Test
Localisation : Test
Humeur : Test
Mer 7 Sep - 19:32
          
Ren était posé dans son lit, le regard fixé au plafond. Demain, il travaillait sur le quart de jour, ce qui l'énervait toujours un peu. Comme tout homme sensé, il préférait de loin travailler le jour. Cependant, le problème, c'est qu'il faisait deux semaines de nuit, une de jour, alternant consécutivement et trop rapidement... Entre ses deux quarts de travail, il n'y avait même pas un week end, alors il devait changer radicalement son mode de vie. Son travail ? Garde de sécurité dans un centre d'achat. On avait connu mieux, hein... Mais on fait avec ce qui passe et il se trouve que Ren était sans diplôme digne de ce nom, ce qui était une vraie tare à peu près partout dans le monde, mais surtout au Japon. D'ailleurs, la femme posée comme une fleur dans ses draps à ses côtés était du même avis. Le mépris grandissait dans son couple et Ren s'en rendait assurément compte... Ils ne parlaient plus comme avant. Ils ne faisaient plus l'amour comme avant. Ils ne rigolaient plus pour un rien juste en se croisant du regard.
          
Bref... l'ancienne complicité était partie pour laisser place à une amertume difficile à vivre. Mais, ils restaient ensemble. Principalement parce qu'elle le voulait d'abord. Midori avait toujours su comment avoir ce qu'elle voulait. Et dernièrement... C'est parce qu'elle était enceinte qu'il était resté. Un ventre qui aurait dût accuser le choc des quatre mois de grossesse à présent et qui demeurait obstinément plat... Et Midori assurait qu'elle était enceinte tout de même, l'accusant de mauvaise foi et piquant des crises monstres quand il abordait le sujet. Ren était un homme doux. Mais parfois, il avait presque envie de l'égorger. Comme ce soir, alors qu'elle reposait dans leur lit conjugal, endormie. Et finalement, même si c'était mauvais pour lui, Ren se lève. Il pousse un petit soupir alors que Midori bouge dans le lit, glissant instinctivement sa main sur son ventre plat. C'était ce genre de geste qui le faisait douté. Vrai que pour quelques chanceuses -encore que ça dépendait du point de vue-, le ventre ne grossissait pas vraiment.
          
Tout comme le reste. Et ce n'était que vers la fin... Bref... Il avait vu une radiographie. Elle ne voulait pas qu'il l'accompagne chez le médecin pour le moment, l'accusant de tous les maux, principalement de sa foi en elle qui était trop ébranlable. C'était de bien maigres arguments... Mais il y avait les radios... non ? Bref... Ren était un peu en chute libre présentement. Il n'était même pas certain d'être capable de subvenir aux besoins d'un enfant et encore moins prêt d'être père. Finalement, peut-être que c'était vraiment de la mauvaise foi. Il aurait aimé ne jamais avoir cet enfant. Sous ces sombres pensées, Ren s'installe dans le salon, devant l'ordinateur de bureau. Il ouvre l'engin qui fait un bruit de tous les diables. Rapidement, Ren tourne la tête vers la chambre à coucher dont la porte est close, mais il n'y a pas de bruit. Bien... Le bureau apparaît et, impatient même s'il savait que ça ne ferait que ralentir le processus, il glisse déjà sa souris jusqu'au raccourcis de son jeu favoris, Diablo. Le deuxième du nom, naturellement.
          
Il double clic, puis entre son mot de passe pour accéder à ses parties. Ou plutôt sa partie. Il avait eu une bulle dernièrement... il avait tout supprimé, puis avait commencé à monter un seul personnage. Un nécromancien qui était maitnenant au niveau 73, en enfer. C'était une partie du jeu particulièrement difficile et sans un copain virtuel qui jouait un assassin, il n'était pas certain qu'il y serait arrivé. Le contraire était tout aussi vrai. La partie démarre et déjà, ça rame un peu, mais il avant doucement, ses armées défaisant les démons. Avec un peu de chance, Jillian aussi ferait de l'insomnie. Ils ne se connaissaient que sous leur nom d'emprunt. Jillian pour l'autre, Prude pour lui. Et justement, Prude semblait être au mieux de sa forme. Étrangement, ce soir, tout allait comme sur des roulettes ! Jusqu'à ce que la panne de courant se produise... Tout d'abord, Ren ne remarqua rien. On n'aurait pu le lui reprocher, d'ailleurs.
          
Tout s'était éteint... sauf l'écran d'ordinateur ! Son jeu fonctionnait encore et lorsqu'il s'en rend compte, Ren a un petit moment d'absence qui aurait été loufoque si quelqu'un avait observé la scène de loin. Rapidement, il baisse la tête pour observer la tour au sol. La lumière pour signifier que l'ordinateur était allumé était... tout simplement éteinte. Il a un rapide regard vers l'écran pour voir si celle-ci était allumée, mais ne le saura jamais. Dans le jeu... quelque chose de spécial était en train de se produire. Il n'était plus du tout au même endroit. Alors qu'il devait être dans la lande sanglante, soudainement, son personnage se retrouvait à Lut Golein. Mais le plus étrange, c'est qu'il était vraisemblablement dans l'auberge d'Atma... dans une chambre ! On avait pas accès à ça habituellement, non ?! Ren se penche, observant son personnage qui lui semblait tout drôle... Lui aussi avait changé. Les cheveux blancs étaient noirs. Le vêtement était rouge et ample et... c'était une femme ?? Mais c'était quoi ce délire ?!
          
Ren se penche un peu plus, essayant de mieux voir, curieux, le coeur battant... Et alors qu'il ne pouvait être plus proche de l'écran... il se fait violemment hapé par celui-ci ! Ce n'est pas exactement la première pensée qui traverse l'esprit de Ren -oh mon dieu, je tombe !-, mais c'était pourtant ce qui était en train de se produire. Il ne songe même pas à la colère que ferait sa femme si elle se réveillait. Il pousse tout bonnement un hurlement, ce qu'il n'avait plus fait depuis qu'il était devenu un "homme", ouais ! Ren ferme les yeux et, instinctivement, lève ses bras pour se protéger la tête alors que sa chute semble n'en plus finir. Il allait mourir, c'était sûr...! Et alors qu'il était en train de songer à ce que sa vie avait été -lamantable, minable-, il... tombe sur quelque chose d'assez mou ! Un petit cri de douleur franchit le seuil de ses lèvres. Hors d'haleine, il reste un moment immobile. Putain... il avait halluciné grave, c'est ça ?!
          
Il s'en convainc presque, malgré un parfum déjà envoûtant qui le submergeait complètement. Envoûtant, mais inconnu... et pourtant vaguement familier, comme s'il était logique que ce parfum soit dans l'air présentement. Ce parfum ne le trouble pas tant... mais c'est la voix outrée qui se fait entendre par la suite qui le sort de ses songes ! Ren ouvre les yeux... pour arriver face à face avec de belles billes sombres et très rondes. Il a un nouveau cri paniqué alors que grouillant dans tous les sens, il essaie de se remettre debout !
          
- Mais c'est quoi ce bordel ?! Qu'est-ce que vous faites ici ?? Vous êtes qui ?! Qu'est-ce que vous fichez dans mon salon ?!
          
Il réussi finalement à se remettre sur pieds, battant un moment l'air de ses mains. Un petit gémissement douloureux franchit ses lèvres closes alors qu'il pose une main sur son flanc droit. Pourtant... il n'avait pas chuté sur ce côté là ! Son regard se pose tout autour de lui... pour réaliser qu'il n'est PAS dans son salon ! Et finalement, il en revient à... la personne devant lui. Tout con, ses paroles sont sûrement guidées par l'état de panique dans lequel il se trouvait.
          
- Vous êtes une femme ou un homme ?!
          
Et il est très très sérieux !
   
Prude -Prudence pour le cercle très privé qui se bornait à... Ses parents- venait de pousser la porte de sa chambre à l'auberge de Luth Golein. Il avait quitté Jillian quelques minutes plus tôt alors que fidèle à son habitude, son peu bavard et plutôt morne compagnon avait désiré aller faire un tour tout seul. Ouais... Ils s'entendaient comme chien et chat et pourtant, on ne pouvait pas attaquer l'un sans voir l'autre rappliquer à présent. Comme quoi, ce genre de quête qu'ils menaient soudaient même les personnalités les plus différentes qui soit. Tout en retirant l'épingle joliment décorée qui retenait toujours ses cheveux mi-long, Prude songe à ses draps qui resteraient vide cette nuit. En fait, il se sentait... Un peu bizarre. Et l'envie d'avoir un peu de chaleur pour réchauffer son épiderme toujours aussi frais n'était pas là. C'est Jillian qui aurait été "content" hein... Bref. Prude a un petit soupire tout en saisissant entre ses longs doigts le noeuf sophistiqué de son kimono. Néanmoins, il y a à peine touché que "quelque chose" se produit.
   
C'est comme un éclair vif qui le fait sursauter et regarder par la fenêtre soudainement ! Sauf qu'en réalité, le danger ne vient pas du tout de la fenêtre... Il vient du plafond ! Le temps de lever le nez et le nécromencien attérit lourdement au sol, une violente douleur se prenant de son flanc droit !! D'ailleurs, ça lui coupe le souffle un instant et lorsque qu'il rouvre ses yeux, c'est pour croiser un regard sombre. Pendant un instant, il lui semble que ce regard est famillier. Comme si ce n'était pas la première fois qu'il était sur lui. Ce genre d'impression bête quoi. Mais se resaissait bien vite, Prude bouscule l'autre empôté qui soudainement semble peiner à se relever. Il l'invective à se dépêcher aussi et se remet vite debout, soutenant sa hanche douloureuse en avisant ce type tombé du ciel. Littéralement. Et il à l'air aussi désorienté que lui une seconde bien que ça lui semble impossible. De fait, quand l'autre commence à s'énerver, Prude invoque la seule créature qu'il pouvait utiliser en ville : son golem de feu.
   
Ce dernier vient se poser au milieu de la pièce, léchant le parquet de son incondescence sans pourtant le consumer et Prude grimace en titubant un peu jusqu'au lit pour s'y laisser tomber assi et reprendre ses esprit. Il aurait pu appeler au secours évidemment mais... Ce type n'avait rien d'un grand combattant n'est ce pas ? Son golem le tiendrait bien à distance et sinon il avait encore l'énergie de lancer quelques esprits d'os après cet intrus qui lui parlait décidément bien mal avant de lui poser la question la plus stupide qui soit ! Et lui ne s'encombre pas de politesses surfaites :
   
- Tu me tombes dessus dans ma chambre et maintenant tu m'insulte ?
   
Certes, il aimait bien cultiver une toute relative ambiguité... Mais ça ne concernait que ses vêtements... Pour le reste il s'assumait parfaitement et séduisait en tant qu'homme. Et tant pis si ses "cibles" se pensaient tout à fait hétéro. Il leur avait souvent prouvé le contraire mais peu importe, y avait plus urgent là.
   
- Tu as plutôt intérêt d'avoir une très bonne de raison d'être dans ma chambre sans invitation si tu ne veux pas finir brûlé vif.
   
Parce qu'il avait l'air suffisament impressioné là... Et parce que c'est Prude, il ajoute, légèrement blasé :
   
- D'autant qu'avec ton joli minois, tu aurais pu passer par la porte sans trop forcer...
   
Pas plus inquiet que ça non... Prude pensait à une magie quelconque... Certains hommes étaient très imaginatif... Un portail, quelque chose dans le genre, c'était ça ?
          
Ren sursaute, se plaquant contre le mur alors que soudainement, l'homme -on le savait rien qu'à sa voix bien qu'elle fût douce comme le printemps- lui fait un vrai tour de passe-passe... en invoquant un golem de feu ! Oui, c'était ça... pas de doute ! Ren hésite entre la peur qui lui fait trembler les jambes et la voix et la fascination qui rend ses yeux brillants de mille feux. Les lèvres entrouvertent, il fixe le monstre, le coeur battant à tout rompre.
          
- C'est... C'est... un..u..u...un... g...glo... gu...
          
Ren s'éclaircit la gorge, essayant de se reprendre un peu parce que présentement, il avait conscience de seulement avoir l'air du fou du village...
          
- C'est un golem de feu ! Vous êtes un nécromancien ! Oh mon dieu !!!
          
Dépassé par les événements, Ren glisse une main dans ses cheveux. C'était effectivement l'apparence qu'avait pris son bon vieux Prude, d'ailleurs... Et les yeux tout ronds encore, il fini par en revenir à l'homme, songeur...
          
- V... Vous êtes Prude, alors...? Oh... oh wow... Je fais le rêve le plus chouette du monde ! Je pensais pas pouvoir m'endormir ce soir parce que ma femme me saoulait grave et que j'aurais dût travailler à cette heure là mais WOW ! Vous êtes... Moi qui pensais... Vous êtes magnifique ! Magnifique ! Mon Prude...!
   
Ok... L'autre est complètement à côté de ses pompes, bégayant soudainement à propos de son joli golem flamboyant. Prudence a un regard pour l'invocation avant d'en revenir à... Machin... Qui semble en pleine découverte. Ok, c'était vexant. Lui qui pensait que ce type avait la moindre petite idée de qui il était et que c'était la raison de sa venue... Par la suite en revenche, Prude fronce légèrement les sourcils. Il le connaissait ou bien pas ? En tout cas, par la suite il délire complètement ! Mais Prude a un petit sourire, le rpenant juste pour un allumé mais avec un joli regard qui brillait fort agréablement soudainement. D'un petit mouvement de main il laisse s'évanouir son golem pour invité le jeune homme à le rejoindre sur le lit. Oui il avait changé d'avis pour la compagnie soudainement... Et tant pis si celui là était un peu fêlé... Ou beaucoup...
   
- Mais oui, je suis tout à toi mon coeur, vient t'assoir. Tu me donne ton petit nom...?
          
Ren n'en croyait pas ses yeux ... Et lorsque le golem de feu s'évanouit devant lui, il a une petite exclamation déçue, observant l'endroit qu'il occupait un peu plus tôt comme si ça lui eût permis de le voir réapparaître. Mais non, bien sûr... Et Prude. Mon dieu, c'était vraiment Prude ! Ren a un grand sourire, n'hésitant que par gêne à venir s'installer sur le lit. C'était... drôlement impressionnant. D'ailleurs, il cède rapidement, venant poser ses fesses sur le lit un peu dur, observant l'autre homme avec une fascination qui aurait probablement été impossible à feindre tellement elle était vive.
          
- Alors tu es Prude... Oh wow... Je sais que je me répète, mais c'est dément ! D'un je suis en train de jouer derrière mon écran et soudainement, pam! Je suis là, avec toi ! Je connais tout de toi ! Enfin... niveau bataille, quoi. Tu es... tu sais vraiment faire un esprit d'os ? Oh ! Fais, s'il-te-plaît !!
          
Puis, se ressaisissant, Ren s'incline poliment plusieurs fois tout en se présentant :
          
- Désolé ! Je suis Ren. Ren Abarai. Enchanté !! C'est un drôle de rêve. Tu paraîs si réel !
   
Derrière... Son écran. Prude se trouble légèrement, venant passer le bout de ses doigts dans les mèches un peu folle. Il a un petit rire à la suite, quoi qu'un peu agacé tout en venant caresser le nez du jeune du sien, assurant :
   
- Tu parles trop et tu n'agis pas assez, "Ren Abarai".
   
Et tout en posant une main sur le genoux de Ren, remontant vers l'intérieur de sa cuisse en douceur, il se fait malgré tout curieux :
   
- Comment tu as fait pour entrer...?
          
Ren sursaute alors que soudainement, Prude se fait... engeant...? Okay... ça, c'est quelque chose qu'il n'aurait pas imaginé son nécromancien faire. En fait... est-ce qu'on pouvait vraiment imaginer ça de notre personnage de jeu vidéo !? Probablement pas ! Ren repousse la main -très fraiche !-, rougissant légèrement tout en s'éloignant un peu.
          
- Ah non, attend... Je suis marié...
          
Et de fait, il tend une main pour lui montrer son alliance. Quant à la suite, Ren lève les yeux au plafond, confus avant de finalement admettre :
          
- Je ne sais pas... On dirait que heu... un portail se serait ouvert dans mon écran d'ordinateur. C'était complètement fou ! Il n'y avait plus d'électricité, mais je te voyais toujours sur l'écran et soudainement PAM ! Je te tombe dessus ! Oh et... c'est normal que ça soit pas logique. C'est un rêve. C'est triste que je doive me réveiller... J'aurais tellement de questions à te poser !
   
Prude a un petit regard interloqué d'abord alors qu'il se fait repousser... Avec douceur certes, mais tout de même. Il s'humidifie les lèvres, observant un instant l'alliance avec peu d'intérêt avant de remonter les yeux sur Ren qui continu à parler de choses absrudes.
   
- Ton écran de quoi ? De l'élektrissité ?
   
Prude a une petite moue dubitative, se laissant tomber sur le lit avant de rouler sur le dos, la tête rejetée vers l'arrière pour voir son drôle de moineau qui ne venait pas prendre ce qu'il lui offrait pourtant de bon coeur !
   
- Tu es un peu fou non...? Tu parles de choses qui n'existent pas avant d'affirmer que tu rêves...? Je peux te promettre que tu ne rêves pas et que tu es en train de me vexer pour de vrai, mon ange...
          
Oh... Prude ne savait donc pas de quoi il parlait ? Ren se lève d'un bond, ignorant l'attitude boudeuse de l'autre, se dirigeant vers la fenêtre. Devant lui, tel un joyau, s'étend Lut Golein. C'était vraiment plus beau que la façon dont il décrivait la belle capitale dans le jeu ! Et au loin, on voit le désert.
          
- Je ne suis pas fou. On ne vient pas du même monde... Je viens d'une autre.. dimension. Chez moi, l'électricité -tu sais, comme les éclairs, la foudre...-, ça fait fonctionner des machins qui en ont besoin. De l'électronique, tout ça. Et on utilise une de ces machines pour jouer à des jeux vidéos. Ce que je vois ici présentement... C'est un de ces jeux. Et tu es le personnage que je joue. Je t'adore ! T'es le meilleur et...
          
Il se tourne soudainement vers Prude, les lèvres entrouvertent.
          
- Oh bon sang.... est-ce que Jillian existe !?
   
Prude écoute d'une oreille distraite, saisissant les plis de son kimono pour le remonter, n'ayant pas le moindre scrupule à dévoiler la longueur de ses jambes à ce petit homme. Oui, petit. Plus que lui alors ça comptait ! Sauf qu'il commençait vraiment à lui couper tous ses effets en fait... Et lorsque Ren vient lui parler de JIllian, Prude se frustre même un peu, se remettant assi et finissant par se lever pour aller saisir l'épingle qu'il avait déposé un peu plus tôt pour la renouer dans ses cheveux. Il a une petite douleur qui revient sur son flanc en constatant :
   
- Tu ne m'as pas raté. Je suis sûr que je vais avoir un bleu à cause de toi...
   
Et puis tournant la tête vers lui il répond finalement à sa question :
   
- Evidemment qu'il existe, qu'est ce que tu crois ? Et tu n'as rien de mieux à te mettre sur le dos ? Quitte à ne pas vouloir enlever tout ça, porte au moins quelque chose qui a un peu plus d'allure...
   
Prude se retourne vers le jeune homme, prenant appuit de ses mains sur la petite table derrière lui pour observer un peu mieux le personnage. Son regard s'étrécit en passant sur les yeux à la courbe si particulière et finalement il reconnaît :
   
- Et a part lui et moi, on croise peu de personne avec cette forme d'yeux...
   
Même si dans son cas, c'était forcément moins frappant... Moins allongés que ceux de Jillian ou de Ren... Mais définitivement plus que ceux de n'importe qui d'autre ici.
   
- Quel est ton métier ? Tu habites à Luth Golein ou tu es juste de passage ? Ou est ta "femme" ?
          
Ren a un petit regard curieux pour Prude alors qu'il dévoile de longues jambes fines qui aurait même rendu Midori -pourtant très belle- verte de jalousie. Néanmoins, l'homme cesse rapidement son manège et mine de rien, ça rassure Ren. Il avait toujours été un homme "bon" au sens moral du terme. Et tromper sa femme n'entrait pas dans la ligne de conduite qu'il s'était tracé, même si forcément, son regard était parfois attiré ci et là. D'autant plus qu'il y avait certaines choses, au lit, que Midori se refusaient à faire -et loin de lui l'idée de la forcer !- et qui auraient facilement pu être accomplies auprès d'un homme... Ren savait depuis longtemps qu'il était bisexuel, mais pas qu'il songerait si souvent à faire l'amour avec un homme après ces quatre longues années de mariage... Néanmoins, il en revient au moment présent, bien décidé à ne pas se laisser avoir par ce nécromancien qui jouait les ensorcelleuses ! Fronçant les sourcils, il pose une main sur son côté droit.
          
- J'ai mal aussi, tu sauras !
          
C'était peu crédible, sachant qu'il n'était pas tombé de sorte de se faire mal comme ça mais voilà... c'était pas de sa faute. Quant à son habillement, il baisse le regard sur son pyjama, faisant une petite grimace.
          
- Ben... C'est un pyjama. Je vais devoir me trouver autre chose, oui. Enfin... non ! C'est un rêve, voyons...
          
Il soupire, en revenant à Prude qui est si près de lui qu'à nouveau, son parfum de rose et de lila lui saute au nez... mais d'une façon toute agréable. C'était un rêve diablement réaliste et Ren se rendait compte que plus le temps passait, moins il croyait à cette possibilité... Pointant ses yeux, Ren déclare :
          
- Je suis Japonais, mais maman m'a toujours dit que je ressemblais à un Chinois... ce qui avait le don d'excéder papa ! Toi, tu as les traits très Japonais, mais de grands yeux comme ça, on en fait pas sauf avec la chirurgie !
          
Quant à son métier... Ren a une petite grimace.
          
- Je suis agent de sécurité. Je surveille des magasins... Un genre de marché couvert. Et j'arrête les voleurs. Enfin... quand il y en a, quoi. Et quand on les voit. Je fais aussi d'autres trucs, mais c'est moins glam. Je t'ai déjà dis, d'ailleurs, que j'étais pas de Lut Golein. Je viens d'ailleurs... Un autre monde ! Ma femme est restée là-bas. Elle dormait quand je suis passé par l'écran.
   
Prude vient se passer l'arrête du nez, ignorant un instant Ren qui se plaind d'avoir mal. Ben voyons... En tout cas, il reste dans son délire de rêve et d'autres mondes, se lançant dans des explications toutes plus abracadabrante que les autres. Prude aurait bien assuré que le jeune homme était ivre mais il n'en avait même pas l'air. De fait, en ayant un peu assez de l'entendre jacasser des idioties, le nécromancien vient pile à portée de main de Ren avant de lui affirmer :
   
- Alors on va essayer de te réveiller.
   
Et sans plus attendre une seule seconde, il lève haut sa main avant d'assener à Ren la gifle du siècle !! Elle claque dans le silence de la chambre et Prude en a des picotements dans la main ! Pourtant, avec stupeur, il porte cette même main à sa joue, une larme de douleur perlant à ses cils alors qu'il ressent comme une brûlure cuisante, comme s'il avait lui même prit cette gifle. Son regard ne quitte pas Ren, incrédule alors qu'il demande avec beaucoup moins d'assurance et beaucoup plus d'inquiétude :
   
- Quelle magie est ce là ? Arrêtes de me mentir !
          
- Hein ? Qu...
          
Mais Ren n'a pas le temps de terminer sa phrase, l'air toujours aussi ahurit -le choc, excusez-le !-, qu'il se reçoit une bonne gifle dans le visage ! Il a une petite exclamation de surprise et de douleur, reculant vivement tout en portant sa main à sa joue endolorie. Et tout en effectuant cette manoeuvre désordonnée, sa hanche gauche rencontre le coin d'un meuble en bois qui semble assez corriace. Un nouveau petit cri de douleur se fait entendre et finalement, Ren se colle tout contre le mur derrière lui, se sentant tout en douleur !
          
- Aie ! Mais t'es malade !! De quoi est-ce que tu parles ?! Tu... tu m'as frappé ! C'est rustre... T'es quand même pas un barbare, quoi ! Ptain... mais ça fait mal !
   
Nouveau petit cri de douleur du côté de Prude alors qu'il porte une main de manière vive là où une douleur fulgurante venait à nouveau de poindre. Il gémit et si pendant un bref instant il songe à appeler son golem de feu pour faire sa fête à cet homme qui n'était plus distrayant du tout tout à coup, il ne le fait finalement pas. Parce que cette douleur, à nouveau, n'avait pas été la sienne à l'origine. Et celle dont Ren se plaignant... Lui appartenait. Prudence a un instant d'hésitation et finalement, après une brève réflexion, il vient saisir une broche sur ce qui lui servait de coiffeuse et sans prévenir... Il s'entaille le doigt avec ! Il y a réaction du côté de Ren, ce qui le fait sursauter alors qu'il blêmit :
   
- Mais qu'est ce qui se passe...? Pourquoi est ce qu'on partage la douleur...?
          
Ren ouvre tout grand les yeux lorsque Prude saisit une broche, comme s'il savait déjà ce qu'il allait faire... et lorsque l'homme s'entaille le doigt, Ren a un hurlement de douleur, cette fois. Il attire vivement sa main à lui, observant Prude avec un sentiment nouveau : l'horreur. Lentement, comme s'il craignait ce qu'il allait y voir, il baisse la tête. Son doigt est rouge, plus précisément là où l'entaille devait être sur la peau de Prude... Il n'avait pas de blessure à proprement parlé, que cette rougeur, mais la douleur était encore bel et bien là.
          
- C'est... c'est quoi ce truc ? C'est... J'ai jamais vu ça. Il y a pas de sorts pour faire ça dans Diablo !
          
Il relève la tête vers Prude, légèrement tremblant. Mais soudainement, c'est comme si cet étrange lien l'avait rendu plus... calme. Moins "sous le choc". Sa voix retrouve les tons de velours qu'il avait lorsqu'il était avec une personne de confiance sans même qu'il s'en aperçoive.
          
- Je t'ai dis que je ne suis pas de ce monde... on est... On est peut-être un lien entre nos deux... univers ?
   
Prude fixe toujours Ren, ignorant la petite blessure sur son doigt. En fait, il y avait bien un sort qui s'en approchait... Le golem de sang... Mais c'était à sens unique. Et soyons franc : ils étaient tous deux beaucoup trop jolis garçons pour qu'on ose les prétendre golem de sang... Son silence et son sérieux font soudainement place à son caractère habituellement si "facile" tandis qu'il réfléchit, concédant qu'il avait là un sérieux problème.
   
- On ira voir Cain dès qu'il fera jour. Il faut arrêter ce... Truc. En plus, Jillian va encore trouver le tour de dire que c'est de ma faute...!
   
Et ça le frustrait à l'avance parce qu'il n'avait rien fait lui ! Quant à cette histoire de monde et d'univers... Difficile de dire qu'il n'y croyait pas du tout vu celui dans lequel il vivait... Mais c'était quand même très difficile à accepter. Et de fait, il note :
   
- Ca n'a pas l'air de te troubler. Tu crois vraiment que c'est un "jeu" ?
   
Ca l'exaspérait soudainement, cette affirmation !
   
- On ne joue pas du tout, il se pourrait bien que je meurs à cause de toi !
   
Et non pas l'inverse évidemment !
          
Cain ? Cain existait ?! Bordel... avec tout ça, il avait oublié les personnages secondaires... Lentement, Ren s'approche du lit. Il se laisse tomber assis dessus, fixant un point au loin avant d'en revenir au joli Prude qui, présentement, ne semblait plus du tout vouloir lui faire du charme. Et une chance... parce que vu la situation, Ren aurait pété un fusible.
          
- Je pensais que c'était un jeu... et je pensais que c'était un rêve. Mais... mais on dirait que non. Comment est-ce qu'on a pu faire un jeu qui était en vérité un lien avec un monde réel ? C'est impensable... Il n'y a pas de "magie" dans mon monde, c'est ce qu'il y a de plus important à comprendre... Aucune magie que ce soit. Tout est science et savoir... Croyances, à la limite.
          
Il pousse un petite soupir, affirmant doucement, pas frustré le moins du monde :
          
- Et moi, je risques de mourir à cause de toi. Mais... Quel est le dernier démon notable que vous avez abattu, dis...?
   
Le ton de la conversation est... Plus calme. Prude tire une chaise, préférant étonamment garder ses distances finalement maintenant. Son caractère flanboyant reviendrait peut être mais là... Là il préférait prendre du temps pour se remettre les idées en place, écoutant plus Ren qu'il n'en avait peut être l'air. Et à sa question, Prude lève un regard légèrement déboussolé avant de répondre :
   
- Radament, dans les égoûts de la ville.
   
Et il était encore écoeuré rien que d'y songer.
   
- C'est pour ça qu'Atma nous loge à titre grâcieux dans son auberge, Jillian et moi. Il est dans la chambre à côté.
   
Néanmoins il ajoute :
   
- Du moins il y dort mais là il est sortit. Tu le verras demain, il faut que tu retournes chez toi. Cette situation ne me plaît pas. En plus, où est ce que tu comptes dormir ?
          
Radament... Ren a une petite mine songeuse tout en hochant positivement la tête.
          
- Ah oui.. alors vous venez tout juste d'arriver du camp des Rogues. Le voyage s'est bien passé ?
          
Oui bon... C'était tout lui de demander ce genre de banalité sympathique au milieu d'une conversation du genre, mais ça le rassurait. Et même qu'il offre un petit sourire à Prude. Quant à Jillian... Ren avoue finalement, tout de même un peu surpris :
          
- Dans le jeu, Jillian est une femme... Ne lui dis pas que je t'ai dis ça, hein...
          
Parce que qui dit assassin dit "mort subite et brutale". Il préférait éviter, merci. Quant à la suite... Ren a une petite mine gênée avant de finalement demander :
          
- Ici...?
          
Et rapidement, voyant le refus venir gros comme une maison, il s'exclame :
          
- Je n'ai pas de pièces d'or, je n'ai pas de vêtements et je ne sais pas comment ça fonctionne ici ! Je vais me faire tuer..!
   
Une question sur leur voyage avec Warriv est posée, destabilisant un instant Prudence qui ne s'y était pas attendu. Il acquiesce néanmoins silencieusement, devant s'admettre que c'était la première fois qu'il était ainsi à cours de mots. Mais c'était vrai que cet homme en savait visiblement beaucoup. Pourtant, Prude retrouve quelques couleurs alors que soudainement, Ren lui annonce que dans son "jeu" -terme qui le fait à nouveau un peu grincer des dents- Jillian était une femme !
   
- Jillian est un homme. Sexy mais avec un balais copieusement enfoncé d'un bout à l'autre là où ça passe juste bien.
   
Bon, Jillian devait avoir les oreilles qui sifflaient un minimum... Mais c'était dit au moins comme ça et il le décrit un peu moins sommairement :
   
- A peine plus petit que moi, blond, visage toujours à demi dissimulé, corpulence fine mais ferme, athéltique.
   
Voilà... Il avait bien dépeind le tableau là non ? Et quand Ren s'invite dans sa chambre, il est à deux doigts de se faire envoyer mourir ! Mais il le prend de vitesse et Prude se renfrogne.
   
- Super... Je ne passe pas toujours ma nuit seul tu sauras, alors ça ne m'arrange pas du tout. Plus vite tu seras partit, mieux nous nous porterons !
   
Surtout que Prude n'avait pas pour habitude de se réveiller avec quelqu'un à ses côtés ! De fait, il affirme platement, convenant qu'il ne pouvait pas trop lâcher Ren dans la nature :
   
- Tu vas dormir par terre. On va retirer une couverture de l'armoir du fond...
          
Ah oui.. à la description de Jillian, Ren a une petite mine embêtée. Déjà, parce que d'après ses dires, il est presque certain que Prude a essayé de se le faire, ce qui était un peu inconfortable à la pensée. Mais aussi parce que c'est tout sauf la Jillian qu'il connaissait !
          
- Jillian dans le jeu est une très grande femme très svelte avec de très courts cheveux noirs... et de bons attributs, quand même. Lorsque vous partirez d'ici, vous irez à Kurast. Là-bas, il y a une assassin. Natalya. Tu n'auras qu'à aller la voir. Elle a des informations intéressantes mais surtout, elle ressemble beaucoup à l'image que j'ai de Jillian. Donc si tu es curieux...
          
Il prend uen petite inspiration, ayant du mal à croire ce qu'il racontait. Il se faisait un peu l'effet d'un prophète et pour être honnête, ça ne lui plaisait pas du tout ! Quant à la nuit... il a une petite grimace avant de défendre :
          
- Mais je ne te toucherai pas ! Et je resterai de mon côté du lit, promis. Aller... je vais avoir mal au dos demain matin et toi aussi, si je couche par terre !
          
Finalement ce truc, c'était un minimum pratique...
   
Prude va jusqu'à la fenêtre qu'il ouvre. Le désert était froid quand la nuit tombait et justement, une brise plus que fraîche s'engouffre, amenant une chair de poule sur l'épiderme pourtant déjà frais du nécromencien qui écoute Ren sans le regarder un instant. Kurast...? Avant d'y parvenir, ils avaient encore quelques petites choses à faire, mais c'était prévu oui. Et quand il parle de Natalya, Prudence tourne la tête vers lui, l'observant en silence. C'était pour le moins inhabituel ce genre d'explications qu'il lui faisait...
   
- On verra. De toute façon, tu ne seras pas là pour le voir. Du moins, ce "lien" sera brisé.
   
D'ailleurs il constate, puisque Ren semble trouver soudainement bien pratique ce fameux lien :
   
- Tu vas adorer quand Jillian et moi iront faire un tour en dehors de ces murs. Même quand je ne prend pas de coups, l'énergie que ça me demande est grande. Alors ne rit pas trop...
   
Son regard va à son lit, maussade. Il n'aimait vraiment pas se réveiller auprès de quelqu'un mais pas besoin que cet imbécile à les rendre handicappés tous les deux sans doute... De fait, fermant la fenêtre, Prude revient commencer à défaire la ceinture de son kimono. Il retire ce dernier, dénudant ses épaules puis le reste de son corps, pas aussi prude que son prénom mais ça, ça avait déjà dût sauter aux yeux de Ren non ? Prude vient ensuite se coucher sous les draps calmemant avant de demander, tout de même :
   
- Et ça ne t'inquiète pas ? Que ta femme soit toute seule ailleurs si tu dis vrai.
          
Ren pousse un petit soupir en glissant un pied nu contre sa jambe, commençant à avoir drôlement froid. C'est vrai que la température chute dans le désert... et probablement que Lut Golein était en plein désert, la ville en était tout aussi affecté. À ce que lui dit Prude, Ren hausse les épaules. On allait voir pour l'un et pour l'autre. Il n'était pas sûr de ressentir la fatigue physique de Prude... Il ne voyait pas très bien jusqu'où ce lien pouvait aller néanmoins. Mieux valait ne pas poser de jugement hâtif. L'homme se dévêt et respectueux, Ren détourne le regard. Il se dirige d'un côté du lit, repoussant les draps pour s'y glisser. C'était horriblement moins confortable que chez lui, mais ça allait. Il survivrait aisément !
          
- Non. Elle travaille et elle est indépendante... Je ne m'inquiète pas pour elle. Par contre, c'est sûr que mes proches vont être inquiets... je... suppose...
          
Et finalement, tournant la tête vers l'homme, il admet :
          
- J'ai encore l'impression que ce n'est qu'un rêve... Que quand je vais m'endormir ici, je vais me réveiller chez moi, comme si ça marquait la fin du rêve. Je n'ai pas vraiment envie de m'endormir, de fait...
   
Prude se tourne sur le flanc, faisant signe à Ren déteindre la petite lampe à huile posée à côté de lui alors qu'il en fait de même. Se réinstallant confortablement, tête sur l'oreiller, Prude à un nouveau petit soupir. C'était frustrant parce qu'il était moins agacé qu'il ne l'aurait pensé de partager son lit avec cet homme. Et pire : le partager tout chastement. Il est question de la femme de Ren et Prude tique :
   
- Mais ta femme, c'est aussi une proche non ?
   
Et à la suite il acquiesce. Si seulement ! Quoi qu'il en soit, avec un brin de mauvaise humeur, il souligne :
   
- Je t'ai proposé de t'occuper, mais visiblement tu es taillé dans un bois cousin à celui de Jillian...
          
Ren observe Prude faire avant de se tourner pour éteindre la lampe à l'huile. Il doit l'étudier un moment, est relativement maladroit, mais réussi à l'éteindre. Puis, il se couche à nouveau, se tournant vers le nécromancien -que c'est bizarre dis comme ça !- pour l'observer un long moment, songeur.
          
- Ma femme et moi, on s'éloigne un peu, depuis quelques temps...
          
Il ne savait même pas pourquoi il disait ça. Il n'en parlait jamais à qui que ce soit généralement. Mais... Bref. Ren hausse les épaules, rougissant un peu à la suite.
          
- Je suis fidèle... Vraiment fidèle. Je ne trompe pas quand je suis avec quelqu'un... Et là, il y a Midori.
   
Prude avance une main, venant du bout des doigts souligner les traits atypiques de Ren. Un homme fidèle. Il en avait connu des tas. Ce qui signifiait aussi qu'il n'en connaissait aucun. D'ailleurs, pas pour convaincre mais par simple constatation, il corrige :
   
- Non, "là", si on suit ton explication de monde différent, il n'y a pas "Midori".
   
Prude ramène sa main à lui, passant sur le dos pour observer le plafond et finalement il ajoute :
   
- Tu n'as pas envie d'aller la retrouver. Ca sert à quoi d'être fidèle à une personne qu'on aime pas vraiment ?
          
- Si, il y a une Midori. C'est comme si tu disais qu'à mon départ, je n'existerai plus. C'est faux... C'est juste que je serai plus loin.
          
Ren avait foi en ce qu'il disait et ça paraissait dans son regard sombre. Il lève une main, frôlant du bout des doigts celle du nécromancien alors que ce dernier la retire. Quant à la suite, Ren assure :
          
- Le jour où j'en aurai vraiment assez, je la quitterai. C'est par respect... Je ne veux pas la blesser d'avantage que je le ferais déjà. Ce n'est pas pour rien qu'on s'est marié... C'est parce qu'on s'aimait. Midori a encore espoir... J'ai décidé d'attendre, je crois. Ou j'ai peur de partir. Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que j'ai encore de l'affection pour elle et que je ne veux pas la blesser plus que nécessaire.
   
Prude écoute en silence, regardant obstinément le plafond. En fait, ça lui faisait mal ce que Ren était en train de dire et se redressant assit dans le lit, il ne s'en cache pas :
   
- Tu as de l'affection pour elle. Vous vous éloignez, elle risque de ne pas s'inquiéter pour toi, tu ne t'inquiète pas pour elle... Mais tu as de l'affection et tu veux que je prenne en compte son existence. Moi depuis que tu es arrivé tu dis que tu rêves. Tu renies mon existence alors même que je suis devant toi.
          
Ren hésite aux paroles de Prude. Il fini par tendre la main, caressant avec tendresse la joue de l'homme, affirmant :
          
- C'est tellement irréel. Je t'ai dis que la magie n'existe pas dans mon monde. Du tout. Personne n'y croit vraiment et ceux qui y croient passent pour fous. On en a jamais eu de preuves. Jamais vu. Et soudainement, ce concept fondamental dans mon existance est chamboulé.
          
L'homme pousse un petit soupir, relâchant la joue de Prude pour chercher sa main à tâton. Lorsqu'il la trouve, il la serre doucement dans la sienne.
          
- Je viens juste de te rencontrer, mais je ressens beaucoup d'affection pour toi. Ce n'est pas descriptible. C'est le lien, entre autre, je crois... Il nous uni d'une façon que je n'ai jamais connu encore. Mais je n'en ai pas peur, même si c'est vrai que cette histoire de douleur nous nuit et peut être très dangereuse.
   
Nouveau silence, ce qui était plutôt inhabituel pour Prude en fait ! Et puis finalement, il dégage sa main de celle chaude de Ren pour se remettre définitivement debout. Allant jusqu'à ses vêtements il commence finalement à se rhabiller, prévenant :
   
- Prends tes aises ici. Je vais me trouver un autre lit. Je passerais te chercher demain si tu es toujours là.
   
Prude avance doucement pour ne pas risquer de se cogner puis il enfile ses chaussures avant de s'arrêter à nouveau près du lit, du côté de Ren, le toisant de sa hauteur mais pas méchament.
   
- Je n'ai pas besoin de ton affection. Mais j'apprécie. Tache de passer une bonne nuit, demain on ira voir Cain à la première heure.
          
Ren arque les sourcils alors que soudainement, Prude sort du lit. Il s'assoie, se sentant un peu mal, soudainement. Qu'est-ce qu'il avait dit de mal ? Le nécromancien passe près de lui avant de s'arrêter... pour dire quelque chose d'étrange. Ren arque les sourcils, mais opine brièvement sans rien ajouter. Tout le monde a besoin d'affection, non...? Pourquoi est-ce que Prude la repoussait ainsi ?
          
- On est tellement différents...
          
Et sous tous les angles, visiblement. Néanmoins, Ren décide de ne pas retenir Prude. Pour quoi ? Il ne serait pas resté et vu l'air déterminé de l'homme, il était certain d'avoir raison.
          
- Bonne nuit, Prude... À demain.
          
Du moins, il l'espérait...
   
Prude a un petit hochement de tête pour confirmer avant de tourner les talons, allant ouvrir la porte pour déboucher dans le couloir. Il referme derrière lui avant de se poser un instant contre le battant en bois, un peu plus déboussolé qu'il ne l'aurait admit. Passe une minute, peut être deux... Et finalement Prudence se redresse. Fallait vraiment qu'il se change les idées parce qu'il était en train de gober tout ce que ce fou disait ! Pire : il venait de lui laisser sa chambre !




Kurika
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